2/07/2009

L'hôpital-cendrier

Il était là, devant nous sur le petit écran de la salle de l'échographie. Deux bras, deux jambes, un gros bedon et une petite tête de 22 mm de diamètre. Nous l'avons probablement surpris à l'heure de la sieste, car il semblait très zen, les bras et les jambes allongés, comme s'il se faisait bronzer. Son petit coeur indiquait pourtant un bébé bien vigoureux.

Fiston, lui, voulait déjà y toucher : « Maman, est-ce que je peux le flatter?» Papa, lui, semblait encore plus ému que la première fois. Nous faisions enfin connaissance avec ce quatrième membre de la famille. Le résultat de la clarté nucale parfaitement normal : 0.8 mm. Il ne reste qu'à obtenir les résultats du test sanguin qui confirmera la présence ou non de risque d'anomalie chromosomique. Cinq jours ouvrables avant de savoir.

La jeune femme qui analysait bébé sous toutes ses coutures était d'une gentillesse incomparable : calme, avenante, drôle et surtout, d'une infinie patience avec fiston qui ne cessait de la bombarder de questions : « C'est quand qu'il va sortir le bébé? Est-ce qu'il a fini de se construire? » C'est ainsi que je me souvenais du personnel de l'Hôpital Saint-Luc, là où j'ai été suivie pour ma première grossesse : courtois, professionnel et affable.

J'aime beaucoup cet hôpital, mais je suis horrifiée par son entrée principale qui ressemble à un cendrier géant. Depuis l'abolition des fumoirs, les fumeurs se cordent devant la porte et enfument généreusement tous ceux qui doivent passer par là. L'odeur de tabac mouillé mêlé à la fumée ambiante rend l'air irrespirable. Lors de notre passage, fiston plissait les yeux de dégoût et je réprimais une envie de vomir, tandis que papa retenait son souffle. Les mégots de cigarettes jonchaient le sol par centaines. Pour une femme enceinte, c'est particulièrement dégueulasse...

L'entrée d'un centre hospitalier ne devrait-il pas respirer la santé plutôt que la cigarette?

La loi québécoise sur le tabac dit ceci : « interdiction de fumer à l’extérieur dans un rayon de 9 mètres de toute porte communiquant avec un établissement de santé et de services sociaux ». À mon sens, un hôpital fait partie de cette catégorie...

La cigarette est désormais interdite des cours d'écoles et même que certains édifices comme la place Ville-Marie ont identifié une zone « sans fumée » qui ceinture l'édifice. À Toronto, les fumeurs n'auront plus le droits de fumer dans les parcs fréquentés par les enfants et tout l'Ontario interdit désormais aux adultes de fumer dans leur véhicule en présence d'enfants de moins de 16 ans.

S'il y a un endroit sur terre où la cigarette devrait être bannie, c'est bien devant l'entrée principale d'un hôpital!

Comment se fait-il que l'Hôpital Saint-Luc ne respecte pas la loi?

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