11/30/2009

Après le « slow food », la « slow life »

Demain, mon petit Louis-Philippe aura 4 mois. Le temps passe, mais pas si vite que ça. Il y a bien sûr des journées qui se déroulent à la vitesse de l'éclair, mais de manière générale, je fais tout pour ralentir le temps. Après le « slow food », j'invente la « slow life ». Les matins sont bien sûr un peu pressés, car je dois aller reconduire mon plus vieux à l'arrêt d'autobus, mais le reste de la journée je prends un malin plaisir à étirer le temps en le prenant, tout simplement.

À mon premier congé de maternité, j'ai sombré à pic dans une dépression post-partum insidieuse qui a culminé après mon retour au travail, dix mois plus tard. Je n'ai pas pris conscience de ma dépression, puisqu'il me paraissait complètement absurde d'être dans un tel état alors que je venais de vivre un événement si heureux. J'étais dans le déni le plus total. Pourtant, j'avais tous les symptômes. Je passais mes journées à penser à tout ce que j'aurais dû faire, mais j'étais complètement paralysée. Je culpabilisais, car je n'arrivais pas à sortir ma poussette pour promener bébé au parc, même quand le printemps est arrivé. Tout me demandais un effort surhumain. Je tournais en rond dans mon appartement et j'avais le cerveau en bouillie. Je me sentais mal d'avoir délaissé le boulot si longtemps et j'avais peur d'être pénalisée par ma longue absence. Puis, je me suis mise à faire des crises de paniques en auto, à avoir peur de mourir en traversant la rue avec bébé, à « péter » les plombs avec mon chum. De retour au travail, j'étais fatiguée avant même d'avoir commencé, je me sentais isolée et au moindre rebondissement, je sentais ma fragilité. Je pleurais tous les jours, soir et matin. Cinq mois après ce retour difficile, le médecin confirmait le verdict et me donnait trois mois de repos complet.

Cela dit, j'avais peur de retomber dans la marmitte de la dépression une deuxième fois. J'ai d'ailleurs eu peur de perdre mes moyens un jour d'octobre où je me suis sentie particulièrement vulnérable. Évidemment, je ne peux pas garantir à 100% que je suis tirée d'affaires, mais quatre mois plus tard, je me porte pourtant à merveille et ce, malgré le chantier des rénovations de la maison, l'effet déroutant que la naissance et la rentrée scolaire ont eu sur le plus vieux et les nuits en dents de scie. Qu'ai-je fait de différent cette fois?

Cette fois, j'ai accepté de ralentir sans résistance aucune. J'ai accepté de passer de longues journées à ne rien faire d'autre que d'allaiter, de faire des siestes avec bébé, de limiter mes projets, de me reposer, de me faire aider. J'ai continué d'alimenter mon blogue, mais c'était pour me faire plaisir, pas pour me mettre de la pression. J'ai aussi marché une heure presque tous les matins pour profiter de l'air automnal et surtout apprécier ce moment de liberté. J'ai cessé de me préoccuper de mon avenir professionnel et de la place en garderie dont on ne saura rien avant le début de l'été. Je vis l'instant présent en passant beaucoup de temps à babiller et à jouer avec bébé. Je sais maintenant que ces moments passent et ne reviennent pas. Et surtout, j'ai accepté de vivre ma maternité une minute à la fois, sans me presser.

Le meilleur remède à la dépression post-partum serait-il d'accepter de ralentir et de se reposer pour vrai, sans culpabilité? Je ne suis pas médecin ni psychologue, mais j'aurais tendance à croire que nous avons tellement été habituées à foncer à 200 km à l'heure dans toutes les sphères de notre vie que nous avons de la difficulté à accepter de ralentir une fois bébé arrivé (et même avant, pendant la grossesse). Quand on plonge dans la maternité, faudrait-il se préparer à accepter que dorénavant, il faudra ralentir?

11/29/2009

Revue de la semaine du 22 au 28 novembre

Voici les articles qui ont attiré mon attention cette semaine! Si vous désirez recevoir au fur et à mesure, inscrivez-vous à la page de Mamamiiia sur Facebook ou suivez Mamamiiia dans Twitter! Ou les deux!!!!

Bon dimanche!
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28 novembre
Lorsque Mayuko Nakamura a annoncé sa grossesse à son employeur, il lui a montré la porte http://bit.ly/4E3t7v

15 Toys NOT To Buy Your Kids This Christmas (PHOTOS) http://bit.ly/88LylE

26 novembre
Les mères par les Chroniques blondes. À lire. http://bit.ly/72lZZF

Les dessous des mamans blogueuses dans Enfants Québec http://bit.ly/5eULyL

Les papas australiens aussi cherchent l'équilibre travail-famille http://bit.ly/4qItB2

25 novembre
Un nouveau blogue à découvrir Mum and working.co.uk (via Marlène Schiappa Bruguière) http://bit.ly/8InAlV

Girls ‘must be taught risks of juggling career and motherhood’ http://bit.ly/7dJNkO

Le blogue des Parent: les oublis hivernaux http://bit.ly/4FXfe8

Qui n'a pas eu cette réflexion? RT @MarleneSchiappa: Et si j'arrêtais tout ? http://bit.ly/6nQzBh

@ChezJules? Coupable ou non coupable? Les Mères... http://bit.ly/7sBxc1 11:33

Bébé ou CV à Christiane Charette :à réécouter http://bit.ly/8pSjw5

24 novembre
RT @NathalieCollard: Retour du balancier: les parents qui en font trop définitivement "out" (via TIME magazine) http://bit.ly/7t0IX1

Les mères au N-B sont consultées dans le but d'améliorer les services de garde dans la province. http://bit.ly/6fmFTy

Garderie L'enfanthèque : Une aide insuffisante | Saguenay-Lac-Saint-Jean | Radio-Canada.ca: http://bit.ly/64p3an

23 novembre
Rappel de bassinettes pour bébé aux É-U et au Canada http://bit.ly/08iyTZ8

22 novembre
Conciliation études-famille: possible, mais difficile http://bit.ly/08aJss2 9:17

Is Motherhood Keeping Good Scientists Down? How To Fix Research's "Mommy Gap" http://bit.ly/6MjDFV

Motherhood is competitive but Coleen needs a break http://bit.ly/4wCXMQ

11/27/2009

La dépression post-partum est-elle « normale »?

Selon un sondage australien, le grand public croit que la dépression post-partum est une phase normale de la maternité. Environ 60% des personnes sondées pensent qu'elle est causée par les attentes trop élevées et irréalistes qu'ont les femmes envers la maternité. Le quart des répondants croient que ce type de dépression ne nécessite pas de traitement. La plupart des gens interrogés confondent le «baby blues », qui se manifeste dans les jours suivant l'accouchement, et la dépression post-partum qui dure beaucoup plus longtemps et nécessite souvent un traitement.

Le gouvernement fédéral australien et les gouvernements provinciaux se sont engagés à investir 85$ millions de dollars (AUD) sur cinq ans pour dépister les risques de dépression post-partum chez les femmes enceintes et ainsi leur assurer de l'aide.

Selon un médecin ontarien, la dépression post-partum pourrait être prévenue par le sommeil. Ce médecin a d'ailleurs proposé et expérimenté un programme pour prolonger le séjour des mères à l'hôpital. Il estime qu'en y demeurant cinq jours, une mère pourrait échapper à la dépression après l'accouchement.

11/25/2009

Concilier famille et travail sans y laisser sa peau?

Ce matin, je jubilais en écoutant le segment de l'émission de Christiane Charette portant sur le documentaire intitulé Bébé ou CV de Marie-Pierre Duval. J'aurais aimé qu'on invite aussi des pères à l'émission, mais c'était quand même un bon moment de radio.

J'ai beaucoup aimé que Micheline Lanctôt ramène la question de la conciliation travail-famille à une préoccupation de société. Le savant échafaudage que nous dressons pour équilibrer notre vie de famille et notre vie professionnelle ne doit plus être qu'une préoccupation féminine. Ça concerne tout le monde.

Les femmes sont sur la ligne de front et s'effondrent souvent les premières devant les exigences de plus en plus déraisonnables de cette diabolique course contre la montre érigée en système. Mais ultimement, cette pression pour concilier la vie professionnelle et le bien-être familial est si forte qu'elle détruit les couples et causera certainement des tords importants à nos enfants. Une maman ou un papa en dépression ou en burn-out n'a rien de très positif dans la vie d'un enfant. Et pourtant, les cas de burn-out et de dépressions explosent au Québec. En faisons-nous trop?

Peut-on concevoir une société aménagée pour que chaque individu - homme ou femme - puisse s'acquitter de ses obligations envers ses enfants et ses parents vieillissants sans y laisser sa peau?

PS : J'ai très hâte de voir le documentaire de Marie-Pierre Duval...

Bébé ou CV à Christiane Charette : à réécouter

Si vous avez manqué Christiane Charette ce matin, vous avez loupé une superbe discussion sur le thème porté par le nouveau documentaire de Marie-Pierre Duval, intitulé Bébé ou CV (mais vous pourrez la réécouter sur Internet). Son documentaire sera diffusé le 1er décembre à Canal Vie. Les invités : Marie-Pierre Duval, Nathalie Collard, éditorialiste à La Presse, Isabelle Fortier, mère à la maison et la cinéaste et actrice, Micheline Lanctôt.

Après des années de féminisme, où la plupart d'entre nous avons cru qu'il était possible de tout avoir - la famille et la carrière - nous réalisons que la société n'a pas évolué autant que nous aimerions le croire.

J'y reviendrai plus tard...je dois allaiter mon petit à l'instant... mais ne manquez pas cette émission!

11/23/2009

Aimez-vous ou non les garderies en milieu de travail?

C'est la question qu'a posé Maman travaille.fr ce weekend. Et je la trouve très pertinente!

Nous on a aimé, mais ce mode de garde convient-il vraiment à tout le monde? Au cours des deux dernières années, nous avons bénéficié d'un service de garde qui était situé sur les lieux de travail de mon conjoint. Tous les matins, mon conjoint prenait le train, descendait à la place Bonaventure, traversait sous le passage piétonnier sous-terrain et déposait fiston à la garderie qui se trouvait à l'étage sous son bureau.

Quand il le pouvait, il amenait notre fils prendre un petit muffin avant de commencer la journée et tous les jours, il allait lui donner un petit bisou avant sa sieste. Une fois la journée terminée, il allait le chercher vers 16h50 et il ne lui fallait qu'une dizaine de minutes pour reprendre le train. Pour mon homme, ce fut les deux plus belles années de sa vie et il souhaite répéter l'expérience avec le petit dernier à compter de septembre prochain (si on obtient une place, bien entendu!).

Mais je me disais qu'il y avait sans doute des situations ou la garderie en milieu de travail était moins idéale :
-Si on est obligé de prendre l'auto au lieu du transport en commun et qu'on se casse la tête pour le stationnement au boulot, c'est pas la joie!
-Si on doit parcourir en poussette plusieurs coins de rue dans la slush ou dans une tempête de neige entre la station de métro/train/autobus et le lieu de travail/garderie.
-Si on a l'intention de changer d'emploi.
-Si on perd son emploi.
-Si on doit voyager pour le travail, le conjoint (ou la conjointe) peut-il faire le détour pour se rendre à la garderie? Faut-il se trouver une gardienne occasionnelle à domicile?(je rêve d'ailleurs secrètement de trouver une Madame Théberge comme dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin, pas vous?)
-Si on est soi-même malade, pas question d'aller porter la progéniture à la garderie pour ensuite passer la journée au lit bien tranquille. Reste à trouver une grand-maman ou un grand-papa ou la gardienne occasionnelle .

Mais parmi les grands avantages, il y a celui de ne plus se stresser de peur d'arriver en retard à la garderie à la fin de la journée, de passer quotidiennement plus de temps avec les petits et la possibilité de les voir durant la journée. Est-ce que ça ne vaut pas tous les petits désagréments?

Et vous, croyez-vous qu'il y a plus d'avantages ou d'inconvénients aux services de garde en entreprise?

11/22/2009

Mamentrepreneure et millionaire


Parmi les mères qui décident de se lancer en affaires pour mieux gérer famille et travail, certaines s'en tirent mieux que d'autres. C'est le cas de Anne-Laure Costanza, présidente de Envie de fraises.fr, une boutique virtuelle de vêtements de maternité. J'ai d'ailleurs eu le bonheur de la rencontrer l'an dernier à Paris. Sa boutique fait un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros par année. C'est pas rien!

Une entrevue avec celle qui est également présidente de l'association des Mompreneurs France a été publiée hier dans le Rue 89. Son histoire saura certainement inspirer celles qui, parmi vous, ont envie de se lancer.

11/18/2009

Les femmes pourraient-elles être pénalisées par les employeurs?


Les femmes pourraient-elles être pénalisées par les employeurs en raison des mesures de conciliation travail-famille trop rigides?

C'est ce qu'affirme Alexandra Shulman, la rédactrice en chef de l'édition britannique du magazine Vogue dans une lettre ouverte publiée dans le Mail Online (version électronique du Daily Mail de Londres). 

Selon elle, l'ensemble des mesures de conciliation travail-famille telles que le congé parental d'un an, les horaires flexibles, le télétravail ou les horaires à temps partiel, nuiront à l'employabilité des femmes en âge de procréer.  Selon elle, les employeurs préféreront embaucher des hommes ou des femmes qui ne sont plus en âge d'avoir des enfants, car ces mesures sont difficiles à gérer, en particulier pour les petites entreprises.

It's a situation that is increasingly encouraging small businesses, individuals, or employers in small rural communities who simply can't work around an employee's year off and who don't have a pool of freelance cover, to look instead for women who won't have more children - or indeed men.
Une législation trop rigide en faveur des mères pourrait, selon Shulman, faire reculer les progrès que les femmes ont fait sur le marché du travail depuis une trentaine d'années.

Son propos - qu'elle considère elle-même comme provocateur - a généré 370 commentaires.

11/16/2009

Valérie Hains, une « mamentrepreneure » déterminée

Au Canada, le nombre de femmes qui fondent leur propre entreprise a augmenté de 50% de 1989 à 2004.  En 2010, la CIBC prévoit qu'un million de Canadiennes seront propriétaires d'une PME ou travailleuse autonome.  Plus de 60 % des travailleuses autonomes ont opté pour ce mode de travail en raison du mode de vie qu’il leur procure.  Elles ne cherchent pas nécessairement à assurer l’essor de leur entreprise : elles visent plutôt à équilibrer leur vie familiale et leur vie professionnelle.  Au Québec, les mères entrepreneures seraient de plus en plus nombreuses, mais il n'existe pas encore de données officielles à leur sujet.

Valérie Hains, une enseignante de formation de St-Charles-de-Bellechasse, est l'une de ces mères québécoises qui, après avoir eu quatre enfants, a décidé de fonder sa maison d'édition.  En cours de route, elle s'est rendue compte qu'il n'existait pas de ressources spécifiques pour aider les mères entrepreneures dans leur projet.  C'est ainsi qu'elle a fondé une association pour elles, les Mamantrepreneures Inc.  On a récemment parlé d'elle dans Le Soleil (ici et ici ).

Elle a eu la gentillesse de répondre à mes questions :


Les Mamantrepreneurs ont été fondées en mai 2009.  Comment as-tu eu cette idée?
En faisant mes démarches pour fonder mon entreprise d'édition, je me rendue compte que les personnes qui me donnaient du coaching en entrepreneuriat étaient très sympathiques et compétentes, mais qu'elles n'avaient pas le même vécu de moi qui a quatre enfants à la maison.  Je me suis allée voir sur Internet s'il y avait des associations de mères entrepreneures au Québec.  J'en ai trouvé aux États-Unis et au Canada anglais, mais rien ici.

En mai, l'idée a germé.  J'ai ensuite testé le marché pour voir quels étaient les besoins des mères d'ici. J'ai contacté des regroupements en France (Céline Fenié, notamment). Je me suis associée avec deux autres mères.  On a fait les démarches pour officialiser le groupe des Mamentrepreneurs.  Nous en avons fait une entreprise dont 10% des profits vont à une cause pour aider les mères ou les enfants.  Notre portail web sera en ligne au début de décembre. Aussi, nous donnons toujours nos contrats à des mères qui ont des entreprises. Donc, notre site sera réalisé par une mère entrepreneure.

Quelle est votre mission?
La mission des Mamentrepreneurs Inc. est de rassembler toutes les mères entrepreneures au niveau provincial ainsi que celles qui aimeraient démarrer une entreprise.  Il y a la « curieuse » : elle en congé de maternité ou mère à la maison et a le goût de s'accomplir autrement qu'en allant travailler, mais ne sait pas encore comment s'organiser.  Il y a ensuite la « fonceuse » :  celle qui dit « oui, je sais où je m'en vais et je veux créer mon entreprise ».  Enfin, « l'accomplie » a déjà son entreprise et veut faire bénéficier les autres de son expérience.

Quelles sont les activités des Mamentrepreneures?
À compter de janvier, par exemple, en partenariat avec le Ministère de l'éducation, nous donnerons le cours « Comment démarrer une entreprise » via une salle de cours virtuelle. Les participantes pourront le suivre de la maison.   C'est aussi un réseau d'échange via les « Mamcafés » qu'on organise mensuellement. On a commencé à Québec nous en avons déjà fait sept à ce jour.  Le 16 novembre nous serons à Brossard et le 17 à Laval.  Nous avons déjà une dizaine d'inscriptions pour chaque événement. Ensuite, nous irons à Sherbrooke le 23 novembre.  Nous avons aussi des demandes pour Gatineau et Ottawa.

Que faites-vous lors des « mamcafés »?
Dans la première heure, les mères sont invitées à se présenter.  Nous avons organisé des mamdating par exemple, où au début de la rencontre, chaque mère doit rencontrer le maximum de participantes, le plus rapidement possible (activité inspirée du speedating).  Lors de la deuxième heure, nous abordons un sujet de discussion qui a été envoyé à l'avance.  Par exemple, « Pourquoi devenir Mamentrepreneur? » Durant la troisième heure, les participantes sont invitées à présenter leur entreprise, partager nos idées ou même à faire tester leurs produits.  Des partenariats « naturels » se créer entre elles.

Le mamentreprenariat est-il accessible à toutes les mères?
Oui, c'est accessible, mais ce n'est pas tout le monde qui va être bien avec ça.  Il faut vraiment avoir une façon de penser où la famille passe en premier.  L'entreprise doit passer en deuxième.
Il faut avoir des valeurs familiales assez fortes pour survivre au mamentreprenariat. On est souvent isolée, dépassée par les événements.  Nous, (les Mamentrepreneures) nous sommes là pour leur donner des ressources pour mieux s'organiser.  Nous voulons instaurer du mantorat avec des mères déjà en affaires. N'importe quelle passion peut devenir une idée d'entreprise.

Financièrement, comment fait-on pour démarrer une entreprise à domicile?
On peut se tourner vers le programme de Soutien au travailleurs autonomes (STA) si on est déjà salariée, au chômage ou en congé parental.  Or, les mères à la maison n'y ont pas droit et je me bats un peu là-dessus.  Je veux que les mamentrepreneurs aient un pouvoir économique et social.  En m'associant avec des partenaires, je veux faire un gala annuel, créer des bourses pour aider les mères à démarrer leur entreprise.

Comment une salariée pourrait-elle faire le saut?
On ne fait pas le saut du jour au lendemain.  On doit mijoter son idée et certaines mères ont mis un an ou plus pour mettre leur projet sur pied.  Certaines ont conservé leur emploi et ont créé une boutique en ligne qu'elles gèrent le soir et les fins de semaine.  Ca arrive souvent quand on est en congé de maternité parce qu'on dispose d'un peu plus de temps pour mûrir et mettre en place son projet.

Qu'est-ce qui distingue une mère entrepreneure d'un autre entrepreneur?
Elle ne veut pas nécessairement faire trois millions par année et faire des affaires à l'international.
La compétition est plus seine.  Les mères sont plus sensibles entre elles.  Leurs objectifs sont moins élevés, des objectifs plus adaptés à leur réalité.  Quand mes enfants seront tous les quatre à l'école, je pourrai me fixer d'autres objectifs en fonction de cette nouvelle réalité.  Nous sommes capables de vivre avec un succès qui ne sera pas immédiat.

Peut-on vraiment mieux concilier travail et famille en étant son propre patron?
Je pense que ça se joue au niveau des valeurs familiales. Si pour toi, c'est plus important d'être le plus possible avec tes enfants, c'est ce qui va passer en premier.  Pour moi, je me sens très mal d'envoyer mes enfants à la garderie avant 3 ans.  Je voulais être là quand mes filles reviennent de l'école.  C'était important pour moi d'être toujours disponible.  Je peux jongler avec mon horaire.  Je peux me fixer mes propres objectifs.

Est-ce difficile de travailler avec les enfants à la maison?
Certaines mères vont faire garder leurs enfants à temps partiel.  Moi, mes deux plus jeunes dorment 2-3 heures durant la journée.  Le jour, je travaille sur mon projet d'édition et le soir, je réponds à mes courriels pour les Mamentrepreneures. Il faut adapter nos horaires selon nos réalités familiales.

Viens-tu d'une famille d'entrepreneurs?  D'où vient ton goût pour l'entrepreneuriat?
C'est drôle que tu me poses la question, car je me l'ai justement posée récemment.  Mes parents ne sont pas du tout entrepreneurs.  Je me suis rendue compte que ça vient de ma grand-mère maternelle.  Ma mère était fonctionnaire et je me faisais toujours garder chez mes grands-parents.  Ma grand-mère était très entreprenante pour son époque.  Elle a eu un restaurant à domicile et elle faisait des lavages.  Mon grand-père avait son camion et il était propriétaire d'immeubles à logements.

As-tu un conseil à donner à des mères qui veulent démarrer leur entreprise?
Aller voir les ressources qui existent.  Plusieurs ont de bonnes idées, mais elles ne vont pas voir les ressources qui existent pour structurer leur projet.  On a pas toutes les compétences et il faut aller les chercher.  Il faut suivre une formation en démarrage d'entreprise. Ça prend aussi de la créativité, de la persévérance et du soutien.  Nous ne sommes pas des superwomans.  Il faut bien s'entourer tant que sur le plan de l'entreprise que sur le plan familial.

***
 Pour démarrer son entreprise, Valérie a suivi une formation en démarrage d'entreprise donnée par la Commission scolaire de sa région.  De plus, pour se spécialiser dans le domaine de l'édition, elle suit aussi une formation à distance donnée par Mini-Génie.

11/12/2009

Des nouvelles de la conciliation travail-famille au Québec

Les listes centralisées
Cet automne, le ministre de la Famille, Tony Tomassi a fait la tournée de l'Abitibi pour inaugurer de nouvelles listes centralisées destinées à faciliter les inscriptions dans les services de garde à 7$. La mesure ne fait pas l'unanimité et comme ailleurs, les CPE hésitent à confier la gestion de leur liste.

Les employeurs incités à aider leurs employés
La semaine passée, M. Tomassi était de passage à Victoriaville à l’occasion du deuxième Forum des ressources humaines.  Devant une centaine d'employeurs, il a pris la parole pour les encourager à mettre en place des mesures concrètes pour faciliter la conciliation travail-famille.

«Comme employeurs, vous devez mettre en place des mesures pour les employés. La conciliation travail famille constitue un des grands défis à relever et s’avère essentielle pour la rétention des employés. Vous avez les outils nécessaires pour la mise en place de mesures et Québec y participe»

Un guide (pdf) a d'ailleurs été publié récemment par Emploi-Québec pour soutenir les employeurs dans leurs initiatives pour aider les employés à mieux concilier le travail et la vie familiale. 

11/07/2009

La revue de la semaine - du 1er au 7 novembre

Les 132 adeptes de la page Mamamiiia dans Facebook le savent.  Les 500 « followers » de Mamamiiia dans Twitter aussi.  Mais vous, le savez-vous?

Quotidiennement, je me balade dans Internet à la recherche d'articles qui me permettent de mieux comprendre la réalité des mères et des pères dans le monde, de la conciliation travail-famille, des mères entrepreneurs et de tout autres sujets en lien avec l'organisation et les défis de nos vies en tant que parents. 

Ces articles ou dossiers, je les réfère au fur et à mesure dans la page Mamamiiia dans Facebook et dans Twitter.

Bien entendu, il y a beaucoup plus de sujets que ce que je peux me permettre de commenter sur ce blogue, mais voilà, je me disais que je pourrais vous offrir, hebdomadairement, une liste des articles qui ont retenu mon attention.

Alors voilà, ça commence aujourd'hui avec ce que j'ai trouvé au cours de la dernière semaine :

En français : 

Mère porteuse: pratique interdite au Québec | Points de vue :
http://bit.ly/1MTBdE

Un beau dossier publié dans le Elle Québec cet été :
Révolution paternelle et le congé de paternité  
http://bit.ly/2jR1dZ

Mamentrepreneurs : donner vie à son projet
http://bit.ly/1Uzf2V

La naissance du «mamentrepreneuriat»
http://bit.ly/11owtf

Politique familiale en France - Une politique généreuse mais inégalitaire - LE MONDE
http://bit.ly/2QKk8l
 
Démographie, l'exception française - Le Monde.fr
http://bit.ly/H6Y1q

En anglais :
Moms Use Facebook, Twitter, Blogs More than Average Adults, According to RAMA Research (via @gendoray ) http://snipurl.com/t2m3c

 Popular Mom Bloggers Pen New Humor Book About Modern Motherhood
http://bit.ly/2dWYQS

A Flexible Workplace Is a Happier, Healthier Workplace
http://bit.ly/25LpMs

Some States Respond to Recession with Work-Family Policies
http://bit.ly/3hJ42r



Not fun: study finds playgroups can make mums feel guilty | Entertainment | Reuters
http://bit.ly/3tzKDC


Bonne lecture!


11/02/2009

Les Québécoises sont-elles toutes égales devant la CSST?

La réponse est non. 

Isabelle Landry est une camionneuse enceinte et, compte tenu de la nature de son travail, son médecin lui recommande de prendre un retrait préventif, tel que le prévoit le programme « Pour une maternité sans danger » de la Commission de la santé et sécurité au travail (CSST).   Malheureusement pour elle, la CSST lui refuse ce congé qui lui permettrait de continuer de recevoir 90% de son salaire.

Pourquoi?

Elle n'est pas admissible au retrait préventif prévu par la Loi sur la santé et la sécurité au travail parce que le métier de camionneur est de juridiction fédérale et relève du Code canadien du travail.

Isabelle Landry explique :

« La situation dans laquelle je me trouve découle d’une grave injustice. Une femme enceinte travaillant sous juridiction fédérale qui doit se retirer pour des raisons de santé doit le faire à ses frais, alors qu’une travailleuse sous juridiction québécoise peut compter sur l’aide financière de la CSST. Il existe donc au Québec deux classes de travailleuses: celles à qui l’on apporte l’aide nécessaire et celles que l’on délaisse lâchement ».



Vous vous trouverez dans la même situation qu'Isabelle si vous travaillez dans une banque, un pénitencier, Radio-Canada, Bell Canada, le Canadien National, le Canadien Pacifique, Air Canada, Société canadienne des postes, la Société du crédit agricole, la Société canadienne d'hypothèques et de logements (SCHL) et la Banque de développement du Canada (BDC). La même situation prévaut si vous travaillez pour un ministère du gouvernement fédéral, même si le lieu de travail est situé sur le territoire québécois.

Vous serez aussi exclue du programme si vous êtes travailleuse autonome dont l'entreprise n'est pas incorporée, domestique chez un particulier ou si vous travaillez à l'étranger.

D'où vient cette exclusion?  
Dans une lettre ouverte au quotidien Le Soleil, Nicole Demers, député de Laval et porte-parole en matière de condition féminine pour le Bloc Québécois explique la situation :  selon le gouvernement actuel, Isabelle Landry n'a pas lieu de se plaindre car il existe un mécanisme de retrait préventif pour les employées de juridiction fédérale.  Le hic, c'est que le Code canadien du travail est beaucoup plus restrictif que la Loi sur la santé et la sécurité du travail du Québec.  Ainsi, le Code canadien prévoit que l'employeur d'Isabelle devrait d'abord lui offrir d'autres tâches et si c'est impossible, elle aurait droit à un congé non rémunéré. Tout au plus, Mme Landry aura doit de devancer ses prestations de maternité.

Dans un jugement émis en 1988, dans un cas où une employée enceinte de Bell Canada réclamait un retrait préventif,  la Cour Suprême du Canada a jugé « qu'il y a un conflit insoluble entre la législation provinciale et la législation fédérale ».

Vingt-et-un ans plus tard, le Bloc Québécois, qui a décidé de soutenir la cause de Mme Landry, sera-t-il capable de faire valoir la nécessité d'une entente entre les gouvernements du Québec et fédéral, comme c'est le cas pour les accidents de travail?

Pourquoi deux poids, deux mesures pour les travailleuses québécoises?

11/01/2009

Que signifie la maternité pour vous? (Bis)


 La semaine dernière, je vous présentais la bande annonce du film Motherhood.  Pour participer à un concours, l'héroine du film doit essayer d'écrire, en 500 mots, ce que signifie pour elle la maternité.  Et je vous demandais si vous étiez capables, vous aussi, de relever ce défi.

L'une d'entre-vous, dont le pseudonyme est Evely a composé un si beau texte que je lui ai demandé la permission de le publier.  Bonne lecture!  Moi j'en ai eu des frissons en le lisant.  Merci Evely!

La maternité c’est moi tout simplement. C’est l’inquiétude, c’est l’amour inconditionnel, c’est les petits moments douillets, c’est les moments d’exaspérations, c’est le jour et c’est la nuit. Je pourrais dire que je grandis au travers de mon enfant, que je redécouvre la vie grâce à l’émerveillement dans ses yeux, mais la maternité c’est tellement plus que ça.

Le matin quand on entend les gazouillis de son enfant, bien que des fois nos yeux sont encore tout bouffis, un frisson de joie nous pénètre quand on voit le sourire matinal du petit héritier. La préparation du déjeuner et de tous les repas, ce calcul semi-académique des portions, de la variété et de la qualité des aliments nous donne presque des crises d’urticaire, et pourtant on y changerait rien, au contraire, on en redemande des casse-têtes du genre. À tout moment une panique nous prend à savoir si notre petit roi est assez habillé, a-t-il chaud, a-t-il froid, est-il mouillé ? Est-ce qu’on stimule l’enfant assez, est-ce qu’on devrait en faire plus… Il est tellement facile de paniquer, mais dès qu’on voit le visage radieux du petit bambin notre rythme cardiaque diminue et la simplicité de la maternité revient à nous. Car, c’est vraiment simple la maternité, c’est l’amour. Notre chérubin ne demande rien de moins et dans le fond, rien de plus.
 

Je me rends compte que la maternité est une belle aventure qui commence bien avant la naissance du petit poupon. J’étais adolescente et je vivais déjà un type de maternité. Je gardais des petits marmots et j’avais cette inquiétude maternelle envers eux. Je protégeais mon grand frère contre vent et marrée comme je le fais pour mon fils aujourd’hui. Je chérissais le rêve d’avoir une famille et je faisais grandir ce rêve dans ma tête, comme je la vie aujourd’hui.

La maternité ne veut pas dire être une ménagère hors-paire. En fait, ça na rien à voir. L’organisation digne d’un planificateur n’a rien à voir avec la maternité non plus. La maternité c’est cette relation que l’on a avec notre petite tribu. Comment décrire ce sentiment qui nous permet de déplacer des montagnes pour que les nôtres soient bien, soient heureux. Quand je regarde autour de moi, je vois mille et une petites choses que je dois faire dans la maison pour que tout soit parfait, mais je laisse tout tomber quand papa et fiston demandent que je vienne leur lire une histoire. La maternité c’est savoir prioriser. L’argent ça se gagne, ça se perd, le ménage c’est toujours à refaire, l’heure du bain reviendra demain, mais la chaleur de la famille reste.

Quand j’ai fini mes études, je ne savais pas ce que je ferais de mes dix doigts. Je me cherchais dans tous les coins. Je prenais des cours pour découvrir qui je suis et ce que je devrais faire pour me compléter. Aujourd’hui que j’ai mon premier enfant, j’ai compris ce qui me manquait. Ma seule raison pour avoir des enfants, c'est que ce n'est même pas une question pour moi, c'est quelque chose qui fait partie de moi comme mon cœur et mon âme. C’est ma maternité. - Evely.