12/15/2009

Maman Autrement a le vent dans les voiles

C'est en 2007 que Fabienne Camilleri-Deghetto a fondé Maman Autrement, une boutique virtuelle, spécialisée dans les produits et soins de maternité alternatifs, dont les couches lavables et le portage. Forte de son succès, elle ouvrait son premier magasin à St-Bruno-de-Montarville en juillet 2009. En plus d'y trouver une vaste gamme de produits, on y offre notamment des ateliers de massage bébé, de portage, de langage des signes, de naturopathie, d'acupuncture et d'éducation des enfants. Maman Autrement participe aussi au projet de recyclage des couches lavables via l'organisme CASIRA.

La semaine dernière elle mettait en ligne un tout nouveau site transactionnel où l'on peut se procurer tous les produits qu'elle propose dans son magasin. Récemment, son entreprise était lauréate du Gala Éco-responsable 2009 de la Chambre de commerce de St-Bruno-de-Montarville.

Maman de deux garçons, l'un de trois ans et demi et le petit dernier de 10 mois, son choix de devenir entrepreneure lui permet de concilier travail et famille avec beaucoup souplesse et ce, même si l'entrepreneuriat requiert beaucoup de travail. Elle a accepté de répondre aux questions de Mamamiiia! :



1. Comment t'est venue l'idée de créer Maman Autrement?
La boutique virtuelle a été créée en 2007, après ma première grossesse. L'idée de partir cette entreprise est venue de mon désir de trouver des alternatives naturelles à la grossesse et à la maternité. Je ne voulais pas opter pour des solutions conventionnelles. Je cherchais des ressources et je n'en trouvais pas . Même chose concernant le portage et les couches lavables. J'ai trouvé plusieurs ressources en Europe et je me suis dit que je devais partager ces connaissances ici.

2. Étais-tu entrepreneure avant de démarrer Maman Autrement?
Non. En France, j'ai travaillé 10 ans dans le commerce international, c'est-à-dire, le transport maritime, aérien et routier. Nous sommes arrivés au Québec en 2002 et j'ai encore travaillé dans ce domaine pendant trois ans, puis je me suis mise à fabriquer des bijoux. Je le faisais par plaisir, mais quand la production est devenue plus importante, j'ai laissé tomber.

C'est après que j'ai démarré Maman Autrement, qui était alors une boutique en ligne, car je voulais mieux concilier travail et famille. Je bénéficiais d'horaires flexibles dans le confort de mon foyer.

3. Est-ce que c'est facile de démarrer une boutique en ligne?
Oh non, on a travaillé très fort! Or, quand on quand on a commencé, même si c'était seulement il y a trois ans, il y avait peu de produits et de boutiques en ligne dans mon domaine et j'ai immédiatement eu le privilège de me démarquer par les produits que j'offrais. Encore maintenant, il y a beaucoup de produits qu'on ne trouve pas ailleurs et que j'ai à ma boutique.

4. As-tu réussi à rentabiliser rapidement ton entreprise?
Oui, très rapidement, car quand j'ai démarré mon entreprise, c'était vraiment une entreprise. Je ne faisais pas ça à temps perdu, ici et là, pour gagner un peu d'argent. J'ai vraiment pris ça au sérieux.

5. Est-ce que tu crois qu'on peut survivre en ne vendant que des couches lavables ou doit-on diversifier son offre?
Il y a quelques entreprises [de couches lavables] qui tiennent le coup, car elles ont beaucoup misé sur le marketing et ont fait les choses en grand. Il faut être capable de produire et de répondre à la demande. On ne peut pas dire au client qu'il y a deux mois d'attente pour avoir des couches. Souvent, les mamans qui font ça à la maison n'arrivent pas à fournir. Il y a en apparence beaucoup de compétition, mais plusieurs affichent une boutique en ligne, mais n'ont pas de stock. Moi, quand j'ai ouvert ma boutique, j'avais tous les produits et je pouvais les expédier en 24-48 heures. C'est ça, je crois qui a fait le sérieux de l'entreprise.

6. En démarrant ton entreprise, as-tu réellement réussi à mieux concilier ton travail et les besoins de ta famille?
Au début, j'ai beaucoup travaillé les soirs et parfois les fins de semaine. Je me mettais des limites, mais je travaillais souvent jusqu'à 1 heure du matin. Mon premier garçon a commencé officiellement la garderie à temps partiel à treize mois puis à plein temps à 18 mois. À cet âge, je me sentais moins bonne mère car je n'arrivais plus à m'occuper de lui à temps plein et moins bonne entrepreneure car je n'arrivais pas à faire mes choses à temps.

7. Donc, on ne part pas son entreprise pour garder ses enfants avec soi?
Non. Je n'aurais pas été capable de faire les deux à temps plein. Être maman est un boulot à part entière et il y a des limites à être polyvalente. Démarrer son entreprise est aussi quelque chose de sérieux et de demandant. Moi ce que je voulais, c'était de ne pas avoir de contrainte d'horaire.

Encore aujourd'hui, ma boutique a des horaires de « maman ». Elle est ouverte de 10h à 16h30. Je ne voulais pas avoir à lever mes enfants à 6:00 du matin pour les amener ensuite à la garderie à 7:00 parce que je travaille à Montréal à 8:00.

Lucas, mon premier garçon, est le dernier arrivé et le premier parti à la garderie, même si ça dérange parfois les éducatrices, car il arrive ou part en plein milieu d'une activité de bricolage. Je voulais que mon fils soit le plus souvent possible avec moi. Ce sont des horaires facilement adaptables. Je peux facilement annuler ma journée de travail pour faire une activité avec mes enfants.

8.Le fait d'ouvrir une boutique de plein pied, est-ce que ça change ta réalité de conciliation travail-famille?
Je crois que c'est même mieux qu'avant, car maintenant mes horaires sont structurés et je ne travaille presque plus le soir et les fins de semaine. Quand je travaillais de la maison, c'était facile d'aller passer une heure ou deux dans le bureau et de continuer à travailler sur l'ordinateur.

9. Crois-tu que c'est accessible de démarrer une entreprise? Est-ce plus demandant que de travailler comme salariée?
Oui c'est accessible, mais il y a beaucoup d'entreprises qui ne durent pas. Moi, j'ai aussi une casquette de distributeur pour certains produits. C'est fou le nombre de courriels que je reçois pour de nouvelles entreprises qui ouvrent ici et là, mais qui disparaissent très rapidement. Avant d'avoir mon entreprise, ça me paraissait tellement facile de démarrer une boutique. Or, à un certain point, beaucoup se rendent compte que c'est aussi beaucoup de travail, beaucoup d'investissement : des frais fixes, etc. Il faut vraiment être passionné par ça. C'est plus demandant que d'être salariée car tu es dedans en tout temps. La nuit, ta tête continue de travailler. Quand tu es salariée, tu fais ton 9 à 5 et c'est fini, en principe. T'as moins de responsabilités sur les épaules. Je me sentais plus libre comme salariée.

10. Que conseillerais-tu à une future mère entrepreneure?
Ça dépend de ce qu'on veut : si on veut une entreprise un peu comme un passe-temps ou si on veut vraiment se partir en affaires. Pour se partir en affaires, il faut un plan d'affaires, des objectifs. Ce n'est pas du loisir.

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