12/02/2009

Bébé ou CV : faut-il se sacrifier pour la famille?

Mardi soir, en regardant Bébé ou CV, le documentaire de Marie-Pierre Duval, j'ai pris conscience que la conciliation travail-famille idéale sera difficilement atteignable tant qu'on ne se sera pas débarrassé de cette idée selon laquelle il est normal et nécessaire de se sacrifier pour la famille.

Si on ne sacrifie pas son emploi, ses aspirations professionnelles, son salaire et ses avantages sociaux, on sacrifiera sa santé, sa disponibilité, ses enfants ou son couple. Peu importe qu'on travaille ou qu'on décide de rester à la maison, on doit sacrifier quelque chose. Or, ici comme ailleurs, bien des gens croient encore qu'il est tout à fait normal de se sacrifier pour la famille.

Aux XXe siècle, nous - les femmes - avons remporté le droit aux études et au travail, ainsi que des congés de maternité et des garderies. Mais on a aussi hérité d'un rythme de vie effréné. Au XXIe siècle, ne faudrait-il pas aller plus loin et remporter le droit d'être mère sans avoir à tout sacrifier, sans avoir à faire des choix tranchés au couteau? Le droit d'être mère sans se brûler à petits feux?

En fait, peut-être faudrait-il aller encore plus loin et faire reconnaître qu'être parent - père ou mère - est une occupation à plein temps et qu'il est socialement acceptable de se réaliser dans ce rôle sans avoir à s'appauvrir financièrement, à se soustraire complètement de ses aspirations professionnelles ou à s'épuiser. Est-ce trop difficile de comprendre que notre rôle de parent ne s'arrête pas à la fin du congé parental ni pendant les meetings?

Peut-être faudrait-il aussi admettre qu'on ne peut pas imposer un modèle « one size fits all » à toutes les mères. Il y a autant de situations qu'il y a de mères. Certaines vivent paisiblement avec l'idée d'envoyer leur enfant à la garderie en bas âge, d'autres moins. Certaines ont un conjoint qui peut assumer les dépenses, d'autres sont monoparentales et ne peuvent se permettre de rester à la maison. Les unes veulent poursuivre leurs aspirations professionnelles, les autres veulent accrocher leurs patins pendant quelques années ou travailler à temps partiel. Certaines peuvent travailler de la maison, d'autres sont infirmières, policières ou camionneuses et les horaires des garderies ne sont pas adaptés à leurs besoins. Avons-nous les moyens de s'offrir de véritables choix de vie et que ceux-ci soient accessibles à toutes?

Et nous n'avons pas parlé des pères. Eux aussi, ils commencent à vouloir trouver l'équilibre. Est-ce que ce sera le sujet de ton prochain documentaire, Marie-Pierre?

Finalement, il ne faudrait pas oublier que toutes ces réflexions nous les avons pour le bien de nos enfants. Quand on «pète» les plombs, ils sont les premiers à en souffrir.

Merci d'avoir relancé la réflexion sur la conciliation travail-famille, Marie-Pierre!

Aucun commentaire :

Publier un commentaire

Merci de me laisser un commentaire! C'est toujours très apprécié!