2/15/2010

Élisabeth Badinter rejette la mère parfaite...

La philosophe et auteure féministe française Élisabeth Badinter publie ces jours-ci un ouvrage - Le conflit, la femme et la mère - qui dénonce l'idéologie de la mère parfaite. Selon elle, l'allaitement, les couches lavables et toutes les méthodes plus naturelles de maternage menacent la liberté des femmes et a pour finalité de les renvoyer à la maison. Dans cette entrevue à Teva.fr, elle explique que ce courant est une « (...) interdiction à la diversité formidable des désirs féminins ».




Dans une autre entrevue accordée à 20Minutes.fr, elle explique sont point de vue : « La mère parfaite est au service de son enfant. C'est celle qui allaite pendant au moins six mois, à la demande. Cette idéologie s'est imposée de façon insidieuse au fil du temps. On est passé du «moi d'abord», des années 1970, au «bébé d'abord». Il y a une réelle menace pour la liberté des femmes, qui sont culpabilisées si elles ne se conforment pas à ce modèle.» Elle croit également que les jeunes femmes ont renoncé à défendre leurs droits en ne croyant plus nécessaire d'avoir une activité professionnelle.

Mme Badinter, qui est fortement admirée en France, craint que cette nouvelle tendance de maternage, soutenue par les mouvements écologistes, contribue à plus long terme à la précarité économique des femmes.

Je rejette aussi la pression sociale et commerciale pour me qualifier en tant que « mère parfaite », mais si j'ai envie d'allaiter ou de retourner travailler après un an de congé parental, je ne me sens aucunement esclave de mon enfant. Au contraire, je me sens grandement privilégiée!

Ce qui m'agace profondément du discours féministe issu des années 60 et 70, c'est cette idée selon laquelle toutes les femmes devraient se conformer à un seul modèle qui consiste à retourner travailler aussitôt que bébé a vu le jour. Si c'était pour moi la seule option, je me sentirais vraiment bafouée dans mon droit d'être mère selon mes valeurs et dans toute ma féminité.

La maternité n'est pas une maladie et être mère n'est pas un handicap et ne devrait jamais être perçu comme tel. Et s'occuper de ses enfants n'est pas dégradant. L'erreur de ce courant féministe, c'est de croire que les femmes seront plus épanouies en niant leurs besoins et leur réalité de femmes. Pourquoi serait-ce impossible de concilier son désir d'être mère - et d'être une bonne mère sans être parfaite - tout en réalisant ses ambitions professionnelles?

La véritable liberté des femmes c'est de pouvoir se réaliser comme bon leur semble et de donner à chacune les moyens économiques de le faire selon ses valeurs.

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