6/15/2008

Les pères beaucoup plus présents qu'autrefois

Quand mon chum est devenu père, j'ai été ébloulie par son réel désir d'implication. S'il avait pu le faire, il aurait allaité bébé (il me dira que j'exagère un peu, mais bon...). Pourtant, mon chum n'a rien à voir avec un certain Sabin Paquette, le papa rose nanane dans la série Rumeurs. Non, c'est pas un homme rose bonbon.

En fait, mon chum est semblable à plusieurs autres pères de sa génération. Au Congrès des Sciences humaines et sociales qui a récemment eu lieu en Colombie-Britannique et qui regroupe près de 9 000 chercheurs canadiens, l'une des tendances dévoilées démontre que les pères sont de plus en plus responsables face aux tâches liées aux soins des enfants. Fiston se blesse à l'école? Il y a de bonnes chances que votre conjoint se précipite à son chevet. Les pères sont également beaucoup plus présents dans les responsabilités quotidiennes. Papa prend les rendez-vous chez le médecin, fait les lunchs, le lavage et organise même les partys d'anniversaire...et leurs conjointes les laissent faire volontiers! Aux États-Unis, on remarque que cette tendance influence même les textes des cartes de souhaits pour la Fête des pères.

Selon le pychoéducateur Marc Bergeron de Limoilou (Centre 1,2,3 go), interviewé par Daphné Bédard du Soleil, les pères ont fait beaucoup de chemin depuis 15 ou 20 ans. Les pères sont plus présents, car ils se sentiraient plus à l'aise dans leur rôle. Et parce qu'ils sont plus impliqués, eux-aussi doivent apprendre à concilier la vie familiale et les obligations du travail.
Il n'y a pas qu'au Canada et au Québec que la paternité se transforme. Selon l'historien André Rauch, auteur de Pères d'hier, pères d'aujourd'hui, le rôle du père en France est en profonde mutation depuis les trente dernières années. En 1970, la législation française a contribué à modifier le rapport de force entre l'homme et sa conjointe en supprimant la notion de "chef de famille" en la remplaçant par "l'autorité parentale conjointe". Cinq ans plus tard, le choix de la résidence familiale devait désormais faire l'objet d'un commun accord entre les conjoints. Si certains y voient une diminution de l'autorité du père dans la famille, d'autres y voient plutôt une transformation positive.

Le sociologue Éric Donfu explique au Parisien.fr que les pères de la nouvelle génération sont plus présents, certes, mais plus sévères avec leur progéniture : « Les papas d'aujourd'hui inventent une nouvelle forme d'autorité », résume le sociologue. « Ils sont plus proches de leurs enfants que jamais, mais ils sont là, aussi, pour faire respecter les règles du jeu élaborées avec la maman. Et puis leur nouvelle sévérité répond aussi à la nouvelle dureté du monde extérieur. Ils veulent à la fois protéger et aguerrir leurs enfants. » Dans Libération.fr, Éric Donfu se livre à une petite explication de l'évolution du père de 1968 à nos jours :

La «faillite» proclamée des pères traditionnels a entraîné chez leurs enfants une vraie déchirure paternelle. Au changement de l’image du père dans la famille et la société, s’est ajouté une difficulté pour certains de ces «nouveaux pères» : inventer leur propre style, en rupture avec celui de leur père, et en accord avec leurs principes d’égalité dans le couple et d’écoute des enfants. En matière domestique et familiale, la mère a gardé le premier rôle. S’occuper des enfants est resté une prérogative féminine, renforcée par l’autonomie et l’autorité reprise aux hommes.


L'état du père Québécois
Selon un billet publié dans Espace Parents, le père québécois serait "en avance" sur les pères américains et canadiens. Une étude américaine de 2004 affirmait que les pères québécois consacraient en moyenne 20 heures par semaine avec leur progéniture, un nombre équivalent à celui que passent les mères québécoises avec leurs petits. Ailleurs, les pères passeraient en moyenne 5,3 heures par semaine avec leurs enfants.

En cette journée de la Fête des pères, Vincent Marissal et Yves Boisvert de La Presse témoignent avec émotion de leur expérience de la paternité. Le premier a découvert l'ennui grâce à sa petite Béatrice tandis que le second ne se souvient plus de sa vie "avant" d'avoir des enfants. Sous le signe de l'humour, d'autres journalistes de La Presse, dressent un portrait du "père parfait". Sur Canoë enfin, un père monoparental, Serge Vallière, raconte comment il s'est débrouillé après avoir obtenu la garde de trois de ses cinq enfants après son divorce.

Je vous souhaite une belle journée, chers papas! Que vous soyez de la nouvelle génération ou de la précédente, vous êtes si importants dans nos vies!

Aucun commentaire :

Publier un commentaire

Merci de me laisser un commentaire! C'est toujours très apprécié!