3/17/2009

A Good Childhood : les mères qui travaillent sont-elles coupables du déclin des conditions de vie des enfants en Grande-Bretagne?

Au début de février, la Children Society, un organisme voué à l'amélioration des conditions des enfants et associé à la Church of England - l'église chrétienne officielle d'Angleterre - a déposé les résultats d'une vaste étude sur la qualité de vie des enfants en Grande-Bretagne qui en a dérangé plusieurs.

L'étude, intitulée A Good Childhood: Searching for Values in a Competitive Age, est le résultat d'une enquête menée auprès de 30 000 enfants, qui par le biais d'entrevues ou de questionnaires, ont contribué à documenter les conditions de vie des enfants britanniques. L'enquête - qui se veut indépendante de l'Église a été menée par une brochette d'experts, d'universitaires et de membres influents d'organismes sociaux britanniques.

Le portrait que brosse cette recherche n'est pas rose. La situation des enfants en Grande-Bretagne laisserait à désirer. L'étude juge que l'individualisme exacerbé des parents d'aujourd'hui serait en grande partie responsable du mal-être généralisé de l'enfance britannique.

L'étude explique que les mères qui travaillent contribuent, par leur plus grande indépendance financière, à briser les familles :

"Most women now work and their new economic independence contributes to levels of family break-up which are higher in the UK than in any other Western European country." (source : BBC news)

Les auteurs se défendent toutefois d'accuser les mères de travailler :

"'At no point do we suggest that mothers ought not to go out to work. We stress the importance of genuine choice for parents of young children. If they decide to work, high quality childcare should be available. If they decide to work less, more extended parental leave should be available for either parent (even if unpaid), with no loss of seniority. We argue that flexibility of working hours for both mothers and fathers is key." (Source : The Psychologist)

L'étude affirme aussi que les enfants provenant de familles où les parents sont séparés ont 50% plus de chances d'échouer à l'école, de présenter des problème de confiance en soi, d'être impopulaires avec leurs camarades de classe et de développer des problèmes de comportement ou de souffrir d'anxiété et de dépression :

"Children with separate, single or step parents are 50% more likely to fail at school, have low esteem, be unpopular with other children and have behavioural difficulties, anxiety or depression," (source : BBC news)

***

L'étude a suscité bien des critiques. Dans une publication du National Children's Bureau, on se demande pourquoi la Good Children Society n'aborde à peu près pas la qualité de vie de la petite enfance ainsi que la qualité des services de garde. Dans Parents with Attitude, l'auteure Jennie Bristow s'insurge à l'égard du ton moralisateur des conclusions de l'enquête et se désole qu'une recherche de cette ampleur n'ait servi qu'à appuyer les vues conservatrices de l'organisme et de la Church of England.

Le rapport inclut une longue liste de recommandations à l'intention des parents, du gouvernement et de la société en générale. Celles qui ont suscité le plus de réactions : les hommes et les femmes devraient s'engager à long terme avant de songer à fonder une famille (comme si l'intention n'y était pas!) et on recommande au gouvernement de mettre en place un programme pour identifier dès l'entrée à l'école, les problèmes de santé mentale.

Évidement, il n'y a pas que du mauvais parmi ces recommandations. Certaines sont tout à fait appropriées : on recommande notamment d'éliminer la violence des écoles et d'interdire la publicité destinée aux enfants (mesure adoptée ici au Québec depuis belle lurette).

Aucun commentaire :

Publier un commentaire

Merci de me laisser un commentaire! C'est toujours très apprécié!