J'adore lire les mères américaines de la blogosphère.
Mes préférées, les Dots-Moms, racontent leurs petites misères et leurs grandes joies, de la grossesse à l'allaitement, en passant par les petits cacas, les nuits blanches, la frustration ou la satisfaction de rester à la maison, la solitude, le mariage, le divorce, les problèmes scolaires des plus vieux ou la difficulté de partager les tâches ménagères. Elles sont plus de quarante mères d'horizons différents, américaines pour la plupart, à collaborer à un même blogue.
La plupart d'entre elles sont écrivaines de profession ou par passion, ont leur propre blogue et toutes sont très scolarisées. Pourtant, plusieurs d'entre elles sont mères au foyer ou travaillent à temps partiel. C'est présentement le sujet de l'heure dans les officines de la maternité (terme piqué à la charmante Mère indigne): un nombre de plus en plus important de jeunes américaines scolarisées abandonnent leur vie professionnelle pour devenir mères au foyer, pour le meilleur et pour le pire.
Dans le Elle Québec de février, un article est consacré à l'ouvrage intitulé Mères au bord de la crise de nerf de Judith Warner (Perfect Madness. Motherhood in the Age of Anxiety ).
La journaliste et mère de famille américaine se penche spécifiquement sur la situation des mères américaines. Les Américaines ne se déguisent pas en Betty HomeMaker par pur plaisir, mais plutôt parce que les services pour concilier travail et famille sont rares et très chers, mais aussi parce que la pression sociale les y oblige. Même si la majorité des mères américaines travaillent (81% en 1999) , la "Mère américaine", avec un grand M, est encore, pour nos voisins du sud, la grande responsable du bien-être de la famille et par extension, de la société toute entière, d'où cette obsession maladive pour la recherche de la perfection dans tout. Pression, vous avez-dit?
L'histoire ne s'arrête pas ici. Cette pression imposée aux mères s'accompagne aussi de discrimination. Cooper, l'une des collaboratrices de Dot-Moms, rapporte qu'il est tout à fait légal pour un employeur de la Pennsylvanie (et de 28 autres États) de demander à une candidate si elle est mariée et a des enfants. Si ce même employeur est peu disposé à embaucher une mère (qui de toute évidence sera bien moins performante au travail!), il peut le faire sans l'ombre d'un souci. Autrement dit, la mère doit préférablement rester à la maison pour élever sa famille dans l'harmonie et l'allégresse, car de toute évidence, elle ne fera rien de bon au travail étant trop absorbée par ses rendez-vous manqués avec la marmaille.
Un organisme de défense des droits des mères a ainsi vu le jour en Pennsylvanie. Moms Rising fait la promotion des droits des mères et revendique une société plus "family-friendly". Le MotherHood Manifesto reprend les grandes orientations de leurs revendications : des congés de maternité payés, des horaires de travail flexibles, des émissions éducatives choisies par les parents, assurance-maladie pour tous les enfants, législation pour assurer la qualité de services de garde abordables et le droit des femmes de bénéficier de conditions salariales égales à celles des hommes.
Y parviendront-elles?
1/11/2007
Dot-Moms, mères américaines
Publié par :
Christine Simard
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