9/30/2009

Deux mots sur l'allaitement

Hier matin, pendant que j'allaitais mon fils, je m'amusais à zapper quand je suis tombée sur l'émission Deux filles le matin où était invitée Julie Snyder qui, encore cette année, est porte-parole pour la Semaine de l'allaitement qui se déroulera à compter de demain, du 1er au 7 octobre.

Ça tombait bien, car depuis déjà une bonne semaine, je réfléchis à tout ce débat sur la "Gestapo" ou les "Ayatollah"de l'allaitement. J'ai lu la lettre de Lisa-Marie Gervais publié dans le Devoir cet été qui dénonçait la pression qu'on fait aux femmes pour qu'elles allaitent. Puis, j'ai lu le billet plus récent de Marie Charbonniaud dans Naître et grandir qui supporte mal de voir un enfant boire des préparations commerciales et qui s'insurge contre ces mères qui se disent harcelées pour allaiter.

Toute la semaine, je me suis demandé si on pouvait réconcilier ces deux visions. Est-ce possible d'aborder ce sujet sans se juger les unes et les autres? Y a-t-il un juste milieu, une position qui permettrait à toutes les nouvelles mamans de se réconcilier avec l'allaitement sans pour autant se sentir "forcées" de le faire? Et si elles le veulent et n'y arrivent pas, peut-on les aider à surmonter l'épreuve sans qu'elles ne risquent de faire une dépression?

En me fiant à ma propre expérience, voici quelques réflexions sur le sujet:

1. Proposer l'allaitement mixte comme alternative : En ce qui me concerne, si je m'efforce d'allaiter le plus souvent possible et que j'aime le faire, je n'hésite pourtant pas à utiliser la "formule" et le biberon ici et là pour me donner une chance de reprendre mes forces. C'est bête à dire, mais dans mon cas, l'utilisation de la "formule" à mon premier bébé m'a permis de ne pas abandonner l'allaitement et de le faire plus longtemps. Pour bien des femmes, les huit premières semaines sont les plus difficiles et elles n'ont pas toutes l'aide nécessaire pour s'adonner à l'allaitement maternel exclusif. Si on leur disait tout simplement que l'allaitement mixte est très acceptable, peut-être se sentiraient-elles moins coupables?

Pourrait-on être moins rigide au sujet de l'utilisation des préparations commerciales et des biberons? Les préparations sont-elles à ce point nocives pour la santé qu'on évite d'en parler aux nouvelles mamans?

2. Assurer un premier contact positif avec l'allaitement
Quand j'ai accouché en août, malgré les bonnes intentions des infirmières, je ne pouvais plus supporter qu'elles me touchent les seins pour m'aider. Certaines ne se gênent vraiment pas pour vous agripper le bout du mamelon comme si c'était un vulgaire pie de vache et franchement, je trouve ça plutôt intrusif et insupportable. Je n'ai pas apprécié non plus qu'on me réveille au beau milieu de la nuit pour que j'allaite mon bébé qui dormait paisiblement. S'il avait eu faim, il se serait réveillé, non? Et comment peut-on se sentir à l'aise d'allaiter sur un lit d'hôpital sans qu'on nous propose un coussin d'allaitement? Ce sont des détails, vous direz, mais dans les 48 heures après l'accouchement, je crois qu'ils peuvent influencer positivement ou négativement la perception qu'aura une nouvelle mère de l'allaitement. Les moins convaincues abandonneront si ce premier contact laisse à désirer.

3. Promouvoir l'allaitement auprès de nos mères et de la famille : On a beau dire que c'est le geste le plus naturel au monde et vanter les mérites de ce lait à tous vents, disons-le franchement, c'est difficile d'allaiter. Surtout les premières semaines. Et en plus de devoir se familiariser avec l'allaitement pour une toute première fois, la plupart d'entre nous n'avons pas de modèles en ce domaine. Souvent, au lieu de nous encourager, nos mères et nos tantes ne comprennent même pas pourquoi on se donne tout ce "trouble". Elles, elles n'ont pas allaité et ne peuvent pas nous guider et nous soutenir comme si elles avaient connu ça. Les campagnes pour promouvoir l'allaitement pourraient-elles aussi viser nos mères pour qu'elles puissent nous aider plus adéquatement?

4. Mettre fin au mythe de la bonne et de la mauvaise mère
Dans un très bon article du Coup de pouce de juin, on fait la part des choses : il ne suffit pas d'allaiter pour être une bonne mère. Ainsi, les messages des autorités en santé publique et toutes les autres qui font la promotion de l'allaitement devraient en tenir compte. Celles qui utilisent les préparations commerciales aiment aussi leurs enfants.

***


Cela dit, je continue de croire aux vertus de l'allaitement, mais j'ai accepté depuis belle lurette que j'avais besoin d'un petit coup de pouce de la "formule" pour tenir le coup. Qu'on me lance la première pierre!

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