9/12/2009

Congédiée pour avoir pompé son lait

La mère d'un poupon de cinq mois, employée de Totes/Isotoner (ceux qui font des gants de cuir et des pantoufles) a été congédiée parce qu'elle avait pris une pause non-autorisée pour extraire son lait. Son patron l'ayant surprise sur le fait dans les toilettes, il l'a congédiée. À la fin d'août, la Cour suprême de l'Ohio a donné raison à l'employeur. La dame aurait du demander la permission avant de s'exécuter. Or, quand une montée de lait se manifeste, on ne peut pas toujours attendre très longtemps...Une montée de lait, c'est assez inconfortable, merci!

Cette nouvelle fait jaser. La chroniqueuse Connie Shultz se demande si les nouvelles mères allaitantes ne devraient pas être davantage protégées par la loi. Pourquoi demander la permission pour pomper son lait? Et si elle s'était absentée simplement pour aller faire ses besoins à la toilette (situation qui ne requiert pas de permission), aurait-elle été congédiée?

Selon la plus haute instance juridique de l'Ohio, ce congédiement n'est pas discriminatoire, car l'allaitement ne serait pas spécifiquement relié à la grossesse ou au même au genre puisque celles qui ne font pas le choix d'allaiter ne produisent pas de lait et conséquemment, n'ont pas besoin de tirer leur lait :

Allen gave birth over five months prior to her termination from [Isotoner]. Pregnant [women] who give birth and choose not to breastfeed or pump their breasts do not continue to lactate for five months. Thus, Allen's condition of lactating was not a condition relating to pregnancy but rather a condition related to breastfeeding. Breastfeeding discrimination does not constitute gender discrimination.

Dans Salon.com, Kate Hardening s'insurge :

And breastfeeding discrimination is, in fact, gender discrimination, unless I missed the news that men can breastfeed now. That anyone could argue otherwise with a straight face only highlights how absurdly reluctant some people are to acknowledge and oppose blatant sexism.

Aux États-Unis, rares sont les femmes qui peuvent se payer le luxe d'un long congé de maternité. Souvent, elles retournent travailler après trois mois. Si elles font le choix d'allaiter, elles négocient habituellement avec leur employeur le droit d'extraire leur lait quelques fois par jour. Elles peuvent même obtenir de celui-ci qu'il aménage un lieu à cette fin. Mais voilà, bien des Américaines se résignent à délaisser l'allaitement parce que ça devient souvent un peu trop compliquer en retournant au boulot. Ce billet publié dans MomsRising explique d'ailleurs à quel point l'allaitement n'est pas encore facilité chez nos voisines du sud. L'auteure souligne d'ailleurs que l'accès à un congé de maternité prolongé faciliterait grandement la promotion de l'allaitement.

Voilà bien la preuve que nous ne sommes pas toutes au XXIe siècle sur ce continent!

Photo : Courtoisie de : http://www.007b.com/

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