5/13/2011

L'insupportable récit de la détresse humaine

Personne ne peut demeurer indifférent à ça.  Comme tout le monde, j'ai lu et entendu le récit innommable du cardiologue qui a tué ses enfants.  Quand j'ai vu les photos et pire encore, la vidéo des enfants vivants au club vidéo, j'ai physiquement ressenti de la douleur.  Douleur pour les enfants qui ont probablement souffert le martyr, douleur pour la maman qui souffrira toute sa vie, douleur pour les grands-parents paternels qui ont perdu leurs petits-enfants et leur fils qui s'est transformé en meurtrier. Douleur pour la famille de la maman.  J'ai même senti de la douleur pour cet homme qui n'échappera jamais à l'odieux crime qu'il a commis.

En regardant les photos, je voyais en même temps toutes nos photos de famille, à nous.  Qui ne peut s'identifier à cette famille, du moins, en apparence? Nous avons tous les mêmes photos de famille.  De beaux enfants, des anniversaires, des vacances en famille, des sourires et l'impression que c'est pour la vie.  En tuant ses enfants, Guy Turcotte a aussi un peu assassiné tous les enfants et toutes les familles.  Il a assombri tous nos souvenirs de vacances et nos anniversaires. Il a aussi créé un doute dans l'esprit de bien des hommes et des femmes : si lui, un homme jadis respecté de sa communauté, un homme instruit et un bon papa, a pu commettre un tel crime, personne n'est véritablement à l'abri.

Cette histoire me renverse totalement.  Toutes les fois que je regarde mes enfants, j'ai seulement envie de les prendre et de les serrer fort.  Je regarde leurs petites bedaines et je ne peux pas comprendre comment quelqu'un a pu commettre un geste si violent à ses propres petits.  Je n'y comprends rien. Même dans la folie, n'a-t-on pas un éclair de bon sens pour nous empêcher d'agir ainsi?  La mère en moi ne peut simplement pas supporter ce crime.   Toutes les fois que je vois les photos, une partie de moi souhaite que ces deux petits anges reviennent parmi nous.  Oui, je pense que j'attends un miracle...

Le plus triste, c'est qu'il y a eu d'autres drames familiaux de la sorte après celui-là.  Et plus malheureux encore, il y en aura d'autres.  Fera-t-on un jour la lumière sur cette détresse insaisissable qui pousse un parent à tuer ses enfants?  En tant que collectivité, pouvons-nous espérer trouver des moyens pour empêcher l'infanticide?  Quels sont les signes précurseurs qui nous permettraient d'éviter de tels drames?  Et même si on créait une sorte de refuge temporaire où déposer les enfants en cas de détresse, est-ce que ça aiderait vraiment à sauver quelques vies?  Quand on vit ce type de dérangement de l'esprit, la raison peut-elle reprendre le dessus le temps de mettre ses enfants à l'abri?

À la maman, je ne peux que lui souhaiter d'avoir de l'aide, de ne pas traverser cet horrible désert toute seule.  Je ne sais pas comment elle fait pour tenir le coup.

La résilience est-elle vraiment possible dans un cas comme ça?

3 commentaires :

  1. Cette histoire nous a tous et toutes émus.
    "J'ai physiquement ressenti de la douleur", tu n'es pas la seule.

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    http://www.la-mere-est-calme.com/2011/05/quand-dimange-rime-avec-potinage-et.html
    (en ligne dimanche)

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  2. Merci beaucoup pour ton partage...C'est histoire m'atteint tellement...

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  3. Merci beaucoup pour ton partage...je suis vraiment affectée par cette histoire. Commet des milliers d'autres j'imagine...

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