10/09/2009

Les mères britanniques n'auraient plus envie de travailler

Si on leur donnait le choix, le tiers des mères britanniques délaisseraient le travail à plein temps et se consacreraient à leur vie de famille. C'est ce qui ressort d'un rapport intitulé "What Women Want...and how they can get it" (pdf) qui vient d'être publié par le Center for Policy Study, un "think tank" du centre-droit britannique.  Selon le sondage à l'origine de ce rapport, selon les 4 690 personnes interviewées, hommes et femmes, à peine 12% des mères britanniques veulent travailler à plein temps.

Selon Cristina Odone, l'auteur de l'étude, les femmes se réalisent pleinement en tant que partenaires, membres de la communauté et surtout en tant que mères : "Instead of finding satisfaction in full-time work, most women realise themselves in their other roles as carers, partners, community members and above all mothers."  Son étude veut rappeler que les politiques du gouvernement pour la mise en place de services de garde ne conviennent peut-être pas à toutes.  Selon l'auteur du rapport, les "vraies" femmes ne veulent pas un emploi à plein temps et n'y voient pas une manière de se réaliser. L'ère de la femme matérialiste est révolue, toujours selon l'auteur.  Le futur appartient aux "vraies femmes" qui cherchent à adopter des valeurs féminines" :

“Real women do not want to commit full-time to a job. Real women do not see that as the route to self-realisation. They recognise that there is far more to life than a healthy profit or a great deal. “Material woman, who apes material man, is over. The economy cannot sustain her, society feels betrayed by her. The future belongs to the real woman, who points to a lifestyle embracing feminine values. (Irish Examiner)

Le résultat de cette étude suscite des réactions.  Mark Easton de la BBC remet en question la méthodologie du sondage et surtout, la manière dont les questions ont été formulées.  Selon lui, des questions telles que "si travailler n'était pas essentiel sur le plan financier, que feriez-vous?  portent à confusion.  Que veut dire "essentiel" demande-t-il?  Cette notion fait-elle référence à la nécessité de payer le loyer ou à celle de pouvoir se payer un voyage ou une nouvelle auto?  Le sondage ne permet pas de savoir si les 71% de femmes qui continueraient de travailler à temps partiel le ferait parce qu'elles aiment leur emploi ou parce qu'elles apprécient le pouvoir supplémentaire de dépenser que leur procure leur gagne-pain.

Vous pouvez en lire davantage dans le Irish Examiner, la BBC, le Telegraph (et ici ) et le Mail Online.

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Je n'aime pas tellement rhétorique conservatrice de Cristina Odonne concernant les valeurs féminines et je ne suis pas entièrement convaincue par les résultats du sondage.  Mais bien sûr, si j'avais un gros magot en banque, peut-être bien que j'accrocherais mes patins quelques années, mais mon revenu demeure essentiel et oui, j'aime bien pouvoir me payer des vacances une fois par année.  Mais là n'est pas la question : avec le déploiement des services de garde au Québec (qui demeurent une excellente initiative, dont get me wrong comme on dit en chinois!) a-t-on répondu aux besoins de toutes les femmes?  Selon les statistiques, 77% des mères québécoises qui ont des enfants de moins de 6 ans travaillent. Y aurait-il davantage de mères au foyer si elles obtenait un revenu pour rester à la maison?

C'est juste une question, comme ça...

10/07/2009

Un papa blogue pour la coparentalité


Devenir père est habituellement source de joie. Pour Étienne, ce papa d'une fillette de 16 mois, c'est plutôt un combat quotidien.

Séparé de la mère avant la naissance, il a du déposer une requête en justice pour que son statut de père soit officiellement reconnu par la loi, car elle refusait de le lui reconnaître. Au fil des mois, et aidé par la Clinique juridique du Mile End à Montréal, Étienne a fait de nombreuses démarches pour obtenir la permission de voir sa fille. Depuis juin 2009, il peut recevoir sa fille chez lui une fin de semaine sur deux.

Son ex-conjointe étant établie à 170 km de chez lui, il fait deux fois l'aller-retour en autobus aux deux semaines avec sa petite pour passer quelques heures avec elle :

"Le bus, c'est un moment privilégié que je passe avec elle . Assise à côté de moi ou sur mes genoux, on regarde dehors, on joue..." - raconte-t-il.

Il profite à plein de ces petits moments avec sa fille, car pour le moment, il n'a droit à aucune autre période de visite.

N'ayant rien en commun avec les Fathers for Justice et autres regroupements de la sorte, il a décidé de démarrer un blogue pour diffuser le fruit de ses démarches auprès d'autres pères qui cherchent à être plus présents auprès de leur enfant après une séparation.

Ce qu'il souhaite, c'est de faciliter les rapports entre les ex-conjoints lors d'une séparation et ainsi, agir dans le meilleur intérêt des enfants en évitant les conflits inutiles.

Il milite notamment pour que les séminaires sur la coparentalité offerts par l'Association de médiation familiale du Québec soient proposés partout dans la province, à tous les couples qui en ressentiraient le besoin. Il a initié une pétition à ce sujet.

Mais, c'est quoi la coparentalité?

Il explique :
(...) C'est une notion assez récente. Le « co-» amène l'idée de collaboration, de la communication. C'est le commencement sur autre chose. Je la trouve aussi intéressante si on la met en parallèle avec le terme de monoparentalité. Moi, je ne me considère pas comme « famille monoparentale ». Je ne considère pas mon ex. comme constituant une famille monoparentale. La particule « mono» signifie seul. Mais, notre fille n'a pas un seul parent. Elle a ses deux parents (...) qui ne vivent plus sous le même toit.

Étienne propose aussi de changer les règles de la garde partagée. Dans la logique de la coparentalité, il a démarré une pétition pour que le Québec applique systématiquement la garde partagée sauf si les deux parents s'entendent sur un autre mode de garde qui serait plus approprié pour l'enfant.

Ce mode de fonctionnement faciliterait-il les relations entre ex-conjoints? Les enfants en sortiraient-ils gagnants? Étienne croit que oui :

Ma démarche veut amener les parents à prendre leurs responsabilités et à abaisser le niveau de tension et de conflit entre les deux parents. En fait, quand on regarde les jugements, la plupart des conflits tournent autour de la garde. evient plus un enjeu d'appropriation, de « bataille », on amène les parents à se concentrer pleinement sur leur enfant.

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Une séparation étant douloureuse pour tous les membres de la famille, il serait effectivement sage de se donner des moyens pour que ça se passe de manière civilisée. Or, y a-t-il de bonnes raisons pour lesquelles la garde partagée ne devrait-t-elle pas être privilégiée? En 2005, l'équipe de la populaire émission Enjeux a fait un reportage sur la garde partagée. On se demandait alors si le fait de faire vivre les enfants dans leurs valises n'était pas plus dommageable que de les confier à l'un des deux parents.

Qu'est-ce qui nuit le plus à l'enfant? La garde alternée, le conflit entre ses parents ou l'impossibilité de passer assez de temps avec l'un d'eux? Que se passe-t-il si on impose une garde alternée et que les "ex" ne peuvent pas se sentir? Les avis sont partagés et suscitent des débats, notamment en France et en Belgique où des projets de lois sur la garde alternée privilégiée ont été déposés ces dernières années.

10/05/2009

Mères au foyer? Pas celles qu'on croyait...

En 2003, un article de la journaliste Lisa Belkin dans le New York Times faisait état de ce qui semblait être un nouveau phénomène, voire une petite révolution : des jeunes femmes scolarisées à Princeton décidaient de délaisser leur carrière pour se donner à plein dans leur rôle de mère au foyer. Le phénomène étant désigné comme le "opting-out", a suscité bien des discussions et alimenté la "Mommy Wars".

Son article laissait croire qu'il s'agirait d'une tendance lourde...à tord.

Le U.S Census Bureau vient de publier les résultats d'une étude sur les mères au foyer. Rester à la maison pour s'occuper des enfants est un phénomène répandu, mais celles qui le font ne délaissent pas forcément un emploi pour se consacrer à la famille. Elles sont majoritairement plus jeunes, moins scolarisées et ont un revenu familial peu élevé.

Les femmes plus scolarisées qui choisissent d'abandonner leur carrière pour se consacrer à la famille ne formeraient en fait qu'une minorité.

9/30/2009

Deux mots sur l'allaitement

Hier matin, pendant que j'allaitais mon fils, je m'amusais à zapper quand je suis tombée sur l'émission Deux filles le matin où était invitée Julie Snyder qui, encore cette année, est porte-parole pour la Semaine de l'allaitement qui se déroulera à compter de demain, du 1er au 7 octobre.

Ça tombait bien, car depuis déjà une bonne semaine, je réfléchis à tout ce débat sur la "Gestapo" ou les "Ayatollah"de l'allaitement. J'ai lu la lettre de Lisa-Marie Gervais publié dans le Devoir cet été qui dénonçait la pression qu'on fait aux femmes pour qu'elles allaitent. Puis, j'ai lu le billet plus récent de Marie Charbonniaud dans Naître et grandir qui supporte mal de voir un enfant boire des préparations commerciales et qui s'insurge contre ces mères qui se disent harcelées pour allaiter.

Toute la semaine, je me suis demandé si on pouvait réconcilier ces deux visions. Est-ce possible d'aborder ce sujet sans se juger les unes et les autres? Y a-t-il un juste milieu, une position qui permettrait à toutes les nouvelles mamans de se réconcilier avec l'allaitement sans pour autant se sentir "forcées" de le faire? Et si elles le veulent et n'y arrivent pas, peut-on les aider à surmonter l'épreuve sans qu'elles ne risquent de faire une dépression?

En me fiant à ma propre expérience, voici quelques réflexions sur le sujet:

1. Proposer l'allaitement mixte comme alternative : En ce qui me concerne, si je m'efforce d'allaiter le plus souvent possible et que j'aime le faire, je n'hésite pourtant pas à utiliser la "formule" et le biberon ici et là pour me donner une chance de reprendre mes forces. C'est bête à dire, mais dans mon cas, l'utilisation de la "formule" à mon premier bébé m'a permis de ne pas abandonner l'allaitement et de le faire plus longtemps. Pour bien des femmes, les huit premières semaines sont les plus difficiles et elles n'ont pas toutes l'aide nécessaire pour s'adonner à l'allaitement maternel exclusif. Si on leur disait tout simplement que l'allaitement mixte est très acceptable, peut-être se sentiraient-elles moins coupables?

Pourrait-on être moins rigide au sujet de l'utilisation des préparations commerciales et des biberons? Les préparations sont-elles à ce point nocives pour la santé qu'on évite d'en parler aux nouvelles mamans?

2. Assurer un premier contact positif avec l'allaitement
Quand j'ai accouché en août, malgré les bonnes intentions des infirmières, je ne pouvais plus supporter qu'elles me touchent les seins pour m'aider. Certaines ne se gênent vraiment pas pour vous agripper le bout du mamelon comme si c'était un vulgaire pie de vache et franchement, je trouve ça plutôt intrusif et insupportable. Je n'ai pas apprécié non plus qu'on me réveille au beau milieu de la nuit pour que j'allaite mon bébé qui dormait paisiblement. S'il avait eu faim, il se serait réveillé, non? Et comment peut-on se sentir à l'aise d'allaiter sur un lit d'hôpital sans qu'on nous propose un coussin d'allaitement? Ce sont des détails, vous direz, mais dans les 48 heures après l'accouchement, je crois qu'ils peuvent influencer positivement ou négativement la perception qu'aura une nouvelle mère de l'allaitement. Les moins convaincues abandonneront si ce premier contact laisse à désirer.

3. Promouvoir l'allaitement auprès de nos mères et de la famille : On a beau dire que c'est le geste le plus naturel au monde et vanter les mérites de ce lait à tous vents, disons-le franchement, c'est difficile d'allaiter. Surtout les premières semaines. Et en plus de devoir se familiariser avec l'allaitement pour une toute première fois, la plupart d'entre nous n'avons pas de modèles en ce domaine. Souvent, au lieu de nous encourager, nos mères et nos tantes ne comprennent même pas pourquoi on se donne tout ce "trouble". Elles, elles n'ont pas allaité et ne peuvent pas nous guider et nous soutenir comme si elles avaient connu ça. Les campagnes pour promouvoir l'allaitement pourraient-elles aussi viser nos mères pour qu'elles puissent nous aider plus adéquatement?

4. Mettre fin au mythe de la bonne et de la mauvaise mère
Dans un très bon article du Coup de pouce de juin, on fait la part des choses : il ne suffit pas d'allaiter pour être une bonne mère. Ainsi, les messages des autorités en santé publique et toutes les autres qui font la promotion de l'allaitement devraient en tenir compte. Celles qui utilisent les préparations commerciales aiment aussi leurs enfants.

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Cela dit, je continue de croire aux vertus de l'allaitement, mais j'ai accepté depuis belle lurette que j'avais besoin d'un petit coup de pouce de la "formule" pour tenir le coup. Qu'on me lance la première pierre!

9/29/2009

Les Japonaises ne veulent plus d'enfants

Les Japonaises ne veulent plus faire d'enfants, rapporte L'Express. Elles veulent étudier, mener une carrière satisfaisante et repoussent le plus tard possible la vie de couple et la famille.

Trouver un partenaire est plus difficile qu'avant, les mariages arrangés étant devenus désuets et certains disent même que l'institution du mariage y est en péril. Les unions tiennent davantage par la raison que par les sentiments.

Et pour ajouter à ce tableau peu réjouissant, les Japonaises n'obtiennent que très rarement un congé de maternité de leur employeur : la plupart d'entre elles sont contraintes de laisser leur emploi et celles qui continuent à travailler ont mauvaise réputation. C'est pourquoi, la plupart d'entre elles exigent de leur futur partenaire qu'il gagne un salaire plus que convenable.

Cette tendance inquiète les économistes. Dans cette société vieillissante, 1 femme sur 4 est âgée de plus de 65 ans et le pays compte 40 000 centenaires.